24 HeuReS ET Un ReCoRd De DeSsiNs BaTtU...
Trois jours c’est beaucoup. On dirait pas comme ça mais je vous JURE que c’est beaucoup. Surtout quand il s’agit de trois jours post-partiels qui s’accompagnent automatiquement de fêtes à la pelle dans tous les coins possibles et inimaginables.
Dessiner trois jours comme ça en une seule demi journée relève de l’exploit.
Je ne suis pas exploiteuse.
Par conséquent je vais vous faire de la chronique au jour le jour et je vais même prendre la liberté de vous raconter ces trois jours dans le DESORDRE.
Etant une personne très équilibrée, je commencerais par le jour du milieu que je sacre meilleure journée des trois jours en question.
Ce jour là était frappé d’une mention particulière : non seulement je sortais d’une mine dans les règles de l’art s’accompagnant d’une belle gueule de bois ; mais en plus je décollais pour Lyon à 15h30 pour les 24h de l’INSA (après un passage par une réunion BDE le midi) pour aller voir Robin jouer avec son groupe en lui faisant la surprise de débarquer avec Psycho qui n’était au départ pas du tout prévu dans le pack.
J’avais pas eu le temps de dormir, mais pour l’instant j’arrivais encore à tenir le choc.
Bien évidemment cette journée se déroulait sous la loi des emmerdements maximums qu’illustrait un superbe temps breton. Il PLEUVAIT. Et pas que sur Grenoble en plus.
On n’avait plus qu’à prier pour que ça s’arrête avant qu’on arrive, Monsieur Météo avait jusqu’à 20h15 pour arrêter de faire le con avec son arrosoir XXL parce qu’à 20h15 le groupe de Robin jouait et que le concert sous la flotte c’était moyen comme plan.
Arrivés à la gare on devait attendre Mini-Nico Bailly, à comprendre son frère Hugo. Une fois les billets pris on a fait les vieux en patientant assis sur des bancs. C’est au moment où nous croisions les doigts pour que le ciel cesse de nous dégouliner dessus que mon portable sonna.
C’était Robin. Qui nous disait qu’à Lyon c’était le déluge. Mais il restait encore quelques heures pour que notre bonne étoile se manifeste.
Et manifestement la bonne étoile en question était partie faire du shopping dans les magasins célestes.
On monte dans le train tous les trois. On se pose et on attend. Et on attend. Et on attend.
Un problème sur la voie, c’était vraiment le truc dont on n’avait pas besoin à CE moment là.
C’était vraiment LE truc qui ne devait ABSOLUMENT pas arriver. Et pourtant…
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Heureusement le Cœur est sourd, ou alors tellement dans son monde musical qu’il n’a rien capté.
Et finalement le train partit. Avec deux heures et demie de retard : à moins d’un gros coup de bol on allait louper le concert pour lequel on était expressément venus.
La bonne étoile de Hugo revint à la fin du voyage sous la forme de ses grands-parents et leur voiture, et plus particulièrement de son grand-père qui roula à tombeau ouvert de la gare à l’INSA pour qu’on puisse arriver avant la fin. Dès que la voiture s’arrêta tout le monde gicla en catastrophe par les portières en tendant l’oreille.
Et finalement en courant comme des dératés on a réussi à voir deux chansons et demie sous une pluie qui s’arrêtait à peine.
Malgré le hurlement que je poussai, Robin ne nota pas que nous étions dans le public, et surtout que le type à côté de moi dans le public était blond avec des yeux bleus, une veste noire et que c’était son meilleur pote qui n’était pas censé se trouver là. Dommage, j’aurais bien aimé voir la tête qu’il aurait fait s’il avait remarqué Psycho PENDANT le concert.
Après quelques minutes (beaucoup trop courtes à mon goût) de musique Minuit 42 salua et quitta la scène.
Et Robin réagit exactement de la façon dont je l’avais espéré en apercevant Psycho.
La seconde réaction n’était par contre pas du tout prévue.
Mais bon ça sonnait comme une parole de bienvenue qui trahissait la surprise joyeuse (oui oui je vous jure il était content).
Une fois finis les grands serrages dans les bras et-je-suis-trop-content-que-tu-sois-venu(e), les montages d’affaires dans la chambre du Cœur, la descente de la traditionnelle bouteille de smirnoff ice et la présentation expresse de tous les potes INSAiens (dont j’ai retenu la moitié des noms…) la soirée pouvait vraiment commencer.
Chassez le naturiste, il revient au bungalow.
Euh…non, c’est pas ça…enfin bref on s’en fout.
Pendant que les deux autres partaient fêter leurs retrouvailles en allant pogoter sur une espèce de musique émo douteuse je restais sagement en arrière (j’avais un très mauvais souvenir du dernier pogo que j’avais fait et qui avait accidentellement conduit au décès de mon portable).
Le groupe qui suivait était un groupe de ska qui ne devait pas comprendre ce que signifiait les mots « variante », « diversité » et « changement » : une fois un morceau entendu, on les connaissait tous. Ajoutez à ça le fait que le chanteur passait son temps à déclamer des conneries plus grosses que lui au micro (« oui, la guerre c’est mal, les armes c’est mal, la sécurité c’est pas un jeu et nous on est trop des anti-fa !! ») et vous obtenez un cocktel bien gonflant.
Je n’ai remarqué que deux choses :
Un, le bassiste qui gérait à mort (et je me suis dévissé le cou à essayer de l’apercevoir malgré le fait que y’avait des types plus grands que moi devant et que comme d’habitude il était relégué à l’arrière plan en laissant Monsieur-la-geurre-c’est-mal débiter ses niaiseries à l’avant).
Deux, Psycho qui m’a dessoudé le tympan dans un cri de joie.
Au bout d’une heure c’était plus tenable et il y eut remontée dans les chambres pour sauver nos oreilles et bousiller notre foie. Mettez un Pique et un Cœur dans la même pièce, donnez leur deux guitares et vous en avez au moins pour une heure de chansons Secrets-de-Pantinesques.
Ca m’avait manqué^^
Mais rajoutez moi dans la même pièce et vous pouvez être sûrs que la chanson de la citrouille va être jouée dans l’heure qui suit accompagnée de rires tarés et assez flippants. Dans le cas contraire, les chances que mon goût pour le sang et les viscères soit étalé au grand jour s’élèvent à 50%.
La quintessence est obtenue quand la partie de gratte est auparavant bien arrosée de mélanges chelous, ce qui donne un entrain et des rires traumatisants.
Ce n’était pas le mélange le plus immonde, Cœur a fait la même chose en rajoutant du Passoa dedans et ça a donné un goût atroce et une couleur marron absolument répugnante.
Et y’a quand même un imbécile qui a réussi à boire le verre cul sec.
On avait déjà pu le remarquer qu’un ingénieur bourré est aussi raisonnable et intenable qu’un crocodile affamé souffrant d’une rage de dents. Mais alors quand il s’agit de DIX ingénieurs bourrés, même les mots se suffisent plus.
Dans un souci d’anonymat les deux auteurs des conneries suivantes seront respectivement représentées par Oncle-Sam-l’Américain et un Totoro à Lunettes que nous abrègerons en TAL pour plus de facilité.
Oncle Sam complètement mort fut prit d’une envie soudaine de jongler. Avec des VERRES.
Et ce qui devait arriver arriva : quand on n’est pas doué et qu’on ne tient plus droit, on pose ses fesses sur une chaise et on n’en bouge plus avant la catastrophe.
BING !
Deux verres s’exposèrent l’un dans l’autre en envoyant des morceaux un peu partout.
Mais ce n’était pas fini…le TAL accompagna Oncle Sam faire un petit tour dehors (qui emmena qui vu qu’ils étaient aussi pilos l’un que l’autre, mystère…) dont ils revinrent pliés en deux.
Entre temps j’avais passé un pacte avec Psycho qui devait assurer notre survie à tous les deux, on ne plaisante pas avec ces choses là…
Comment dire…y’a une sorte de vieille rivalité entre INSA et CPP qui les pousse à se pourrir verbalement quand ils se retrouvent face à face. Quand à moi, ben le campus de l’INSA avait été pendant deux jours l’hôte du Crit de Science Po et 4500 personnes dont les trois quarts sont complètement torchés, forcément ça fait du dégât.
Bon finalement on a quand même été démasqués, je ne me souviens plus qui a balancé le CPPiste mais en tout cas c’est LUI qui l’a fait pour moi, et en plus en me demandant des trucs de DROIT à UNE heure du matin…il est fou.
Après une session Secrets de Pantins et un jeu débile dont il ressortit qu’un lapin avec un chapeau ridicule plantait des radis parce que c’était la quête de sa vie mon attention commençait à décliner légèrement avec le contrecoup qui faisait un come-back fracassant dans ma figure, mais Psycho veillait au grain.
Même sans Red Bull j’ai réussi à tenir jusqu’à quatre heures du mat et à repousser les attaques d’un ingénieur qui me tripotait les pieds (dans un souci d’anonymat et de vengeance personnelle le type en question sera représenté sous les traits de Dipsy le télétubby vert avec son truc bizarre à connotation sexuelle sur le haut du crâne).
Pour info, si mes chaussettes étaient roses c’est que mes chaussures avaient déteint dessus.
Vers 4h du mat Robin ficha tout le monde dehors, Oncle Sam fit bien une tentative pour revenir jongler avec des bouteilles d’alcool et le TAL un come-back pour me demander si je voulais pas venir dormir avec lui mais la porte leur claqua au nez tout net.
Psycho choisit le mode je-suis-à-l’armée et dormit par terre sans matelas pour se lever cinq heures plus tard, paix à son âme. Moi je choisis le mode grosse-loque et je ne me réveillais qu’à 11h30 pour aller manger un morceau dans un kebab avec Robin et Laurent.
A priori le goût bizarre n’était dû qu’à la grosse cuite de la veille et il partit assez vite.
Finalement après une balade dans le vieux Lyon, le croisage d’un type qui fit une tête assez bizarre en me fixant droit dans les yeux (du style un sourire complètement crétin et évaporé) et le crochetage de Bapt à la gare pour ensuite sauter dans mon train, c’en était fini du second jour de fiesta.
Deux heures après être arrivée, avoir croisé Hu-MO dans le train (l’est petit le monde) et essuyé un refus de remboursement de billet j’atterris chez moi, posai mes affaires et repartis direct au sono pour une autre soirée de folie dégueulasse (et encore le mot est faible).
Mais ceci est une autre histoire…
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